Le rôle de l’amour parental dans le développement personnel

Amour parental et développement personnel
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De la façon dont on a été aimé par ses parents, résultent en grande partie la confiance en soi, la réceptivité à l’amour, la capacité à agir, à s’accomplir, à réussir sa vie affective, professionnelle, sociale, parentale…

À l’aide d’indications sur notre pratique et d’ouvrages de référence sur le sujet, ainsi que du témoignage de Martine qui a suivi notre programme “Le pouvoir de choisir”, nous allons voir ensemble le rôle de l’amour parental dans le développement personnel de l’enfant, tout au long de sa vie.

Il y a en effet à subvertir beaucoup d’idées préconçues, pour arriver un jour à découvrir, en chaque enfant qui naît, une personne, l’humanité pleine et déjà profonde dès les premiers regards, un poème à cœur ouvert.

(Tony Laine et Gilbert Lauzun, avant-propos du livre « Le bébé est une personne » de Bernard Martino)

 

Naître de l’amour de ses parents

Sans nier les racines inconscientes, ni certaines ambiguïtés qui peuvent exister dans tout désir d’enfant, nous pouvons supposer être nés de l’amour vécu par nos parents, même si nous n’en connaissons pas les raisons exactes.

Naître de l'amour de ses parents

C’est ce que nous rappellent Tony Laine et Gilbert Lauzun, co-auteurs et producteurs de l’émission « Le bébé est une personne », dans l’avant-propos du livre du même titre de Bernard Martino :

Entrer dans la vie c’est d’abord exister dans une conception, dans l’interaction exacte du désir entre deux géniteurs représentant les deux sexes ; comprendre qu’avant tout, être de cette espèce et s’inscrire dans une histoire, c’est être anticipé par l’imaginaire de ses propres parents ; c’est construire sa personnalité dans leur regard ; c’est établir le premier espace de sa vie psychique dans l’intelligence et la connivence infinies des rapports que l’on crée avec eux.

 

Dès la grossesse, les graines du développement personnel

Nous avions comme objectif de décrire, dans une langue simple et accessible, le processus alchimique qui, depuis le désir, produit l’être humain, l’accueille, le personnalise, et continue de l’envelopper lorsqu’il a rejoint le monde où nous vivons.

Le bébé est une personne, un livre de Bernard Martino

Depuis l’étude de l’affectivité selon Frans Veldman et l’haptonomie de Françoise et Catherine Dolto, nous savons que la sécurité affective, la confiance en soi, l’autonomie, la présence à soi, à l’autre et à l’environnement, la capacité de communication, sont  autant de piliers fondateurs d’une personne et de son développement personnel.

Tout ceci s’acquiert d’abord pendant les neuf mois de grossesse, grâce aux liens intenses que les parents créent avec leur bébé, par la voix et les gestes du père et de la mère sur le ventre de la maman. Tous les accompagnements pour une naissance sans violence participent aussi de ce futur bien-être. Le rôle de l’amour parental dans le développement personnel de l’enfant est donc primordial, avant-même sa naissance.

 

Le précurseur du miroir, c’est le visage de la mère

Que voit l’enfant lorsqu’il regarde le visage de sa mère ? Donald W. Winnicott nous dit que « généralement, ce qu’il voit c’est lui-même. En d’autres termes, la mère regarde le bébé et ce que son visage exprime est en relation directe avec ce qu’elle voit. »

Le visage de la mère est le premier miroir de bébé.

Gisèle Harrus-Revidi, dans sa préface du livre de Winnicott “La mère suffisamment bonne” reprend ses théories en précisant que

la mère est le premier miroir de l’enfant, elle est sa première référence quant à lui-même. Beau si elle le trouve beau, ce qu’il traduira par aimable, digne d’être aimé, de mobiliser l’attention d’autrui.

En revanche, quand la mère est trop préoccupée parce que dépressive, absente, en conflit avec son mari et avec elle-même, l’enfant ne reçoit aucune image de lui-même, aucun retour. En conséquence, selon le regard et l’amour de la mère envers son enfant, son développement personnel et sa possibilité de réussir sa vie peuvent se bloquer, s’atrophier, ou se libérer, s’exprimer.

 

L’amour inconditionnel de la mère pour son enfant

Erich Fromm, dans son célèbre livre “L’art d’aimer, écrit aussi sur cette relation de la mère à son bébé :

« Je suis aimé parce que je suis l’enfant de maman. Parce que je suis faible. Parce que je suis beau, admirable. Parce que maman a besoin de moi. En un mot, je suis aimé pour ce que je suis, ou en termes peut-être plus rigoureux, je suis aimé parce que je suis. Cette expérience d’être aimé par la mère est passive.

Il n’y a rien que je doive faire pour être aimé – l’amour de la mère est inconditionnel, il me suffit d’être, d’être son enfant. L’amour de la mère est paix, félicité. Il n’a nul besoin d’être acquis, ni d’être mérité.

Être aimé par sa mère, de manière inconditionnelle, joue un rôle décisif dans le bien-être et l’épanouissement de l’enfant. Or, qu’en est-il de l’amour du père ?

 

Erich Fromm, auteur de L'art d'aimer

 

Importance et différenciation de l’amour des deux parents

Plus loin dans ce même ouvrage, Erich Fromm développe le rôle différencié mais d’égale importance de l’amour du père et de celui de la mère pour l’enfant :

« Le nourrisson a besoin de l’amour inconditionnel et de la sollicitude de la mère, tant physiologiquement que psychologiquement. Après 6 ans, l’enfant commence à avoir besoin de l’amour du père, de son autorité et de ses conseils.

La mère a pour tâche de faire de lui un être confiant dans la vie ; le père, de lui servir de guide pour faire face aux problèmes auxquels le confronte la société particulière où il est né.

Dans le cas idéal, l’amour maternel s’abstient de freiner la croissance de l’enfant, de donner une prime à sa faiblesse. Il importe que la mère ait foi en la vie, que par conséquent elle ne soit pas hyper anxieuse, pour ne pas contaminer l’enfant par son angoisse. Le souhait que l’enfant conquière son indépendance et finisse par se séparer d’elle doit faire partie de son existence. Quant à l’amour du père, il doit se régler sur des principes et des attentes ; il doit être patient et tolérant plutôt que menaçant et autoritaire. Il importe qu’il communique à l’enfant qui grandit un sentiment croissant de compétence et lui permette par la suite de devenir son propre maître en se passant de l’autorité paternelle. En fin de compte, lorsqu’elle est à maturité, la personne est devenue sa propre mère et son propre père. »

 

Comment se libérer d’un manque d’amour durant l’enfance ?

Bien évidemment, nous n’avons pas tous bénéficié de l’amour dont nous ressentions le besoin, mais il nous faut reconnaître que l’on ne naît pas parent, on le devient. Entre l’enfant et le parent se construit une relation qui selon la nature, la sensibilité et l’histoire de chacun peut se traduire en de nombreuses joies, en événements fondateurs, mais aussi en de multiples peines, blessures et frustrations.

Ainsi, le plus souvent, il émane de nos expériences passées des forces vives et des blessures émotionnelles. Or, il nous paraît impossible d’accéder à un authentique bien-être en étant uniquement centré sur les difficultés et en évoquant, d’entretien en entretien, les mêmes problèmes !

Être responsable de notre vie présente, de notre advenir, nécessite de nous libérer de l’impact de ces souffrances, mais aussi de nous référer aux bienfaits déjà reçus, afin d’être en mesure de mobiliser le meilleur de nous-mêmes. Ce qui implique que nous effectuions, par un accompagnement individuel, un travail d’introspection.

Séance d'accompagnement Ressources et Compétences.

 

Notre programme d’accompagnement : “Le pouvoir de choisir”

Par conséquent, dans notre programme d’accompagnement « Le pouvoir de choisir », après avoir revisité les différents éléments de la vie de la personne, précisé les critères de ce qu’elle veut vivre, fixé des objectifs et des étapes, nous commençons toujours lors d’un questionnement spécifique par identifier ses talents et ses points forts. Pour répondre aux défis de la vie, il est nécessaire de prendre conscience de nos savoir-faire, de nos savoir-être afin de se réapproprier les éléments positifs de notre passé.

Nous pouvons ainsi dynamiser l’ensemble des ressources qui sont déjà à notre disposition, ce qui va nous permettre de retrouver la confiance en soi, en nos possibilités et en la vie. C’est donc en nous référant au meilleur de nous-mêmes que nous allons être en mesure d’acquérir les modes de pensée, d’action, de communication qui nous conduiront à la réalisation de nos aspirations profondes, d’étape en étape.

Le début de notre accompagnement ouvre la personne à une réconciliation avec elle-même, avec ce qu’elle désire et ressent profondément être depuis toujours. Avant ces tout premiers entretiens, préoccupée par une vie qui ne lui convient pas, auto-fascinée par les difficultés et les frustrations génératrices de conflits intérieurs, la personne accompagnée a tendance à oublier ou banaliser les éléments positifs d’elle-même, de son identité, de sa vie.

 

L’accompagnement de Martine et la confrontation à un vide existentiel

Tout ceci m’évoque de nombreux accompagnements, tels que celui de Martine, 38 ans, mariée, 3 enfants. Dans cet exemple d’accompagnement, nous allons voir comment un manque dans la manière dont ses parents l’ont aimée est à la racine de son mal-être.

Malgré une très belle réussite professionnelle, Martine a toujours ressenti un vide existentiel, une sorte de « à quoi bon » devant la vie. Au début de chacune des premières séances, Martine touche son estomac et déclare « vous comprenez, c’est là, mon vide est là ». Je lui fais remarquer qu’apparemment elle a, comme le dit l’expression populaire, « quelque chose sur l’estomac ».

Elle me répond:

Je ne vois pas quoi, j’ai la chance d’avoir un beau métier, même si j’en doute de plus en plus. Avec mon mari, nous avons une très belle entente et de très bons moments de vie ; j’adore mes enfants… Je ne vois pas d’où cela peut venir, je dois être une insatisfaite chronique…

 

Quand les parents ne donnent pas le goût de vivre à leur enfant

Dans une autre séance, nous abordons les relations des parents entre eux et d’elle avec chacun d’eux. « Mes parents sont très croyants avec un dévouement sans limite pour les pauvres et j’ai vécu une enfance très heureuse. »

J’essaye d’explorer ce dévouement sans limite pour les pauvres. Martine très vite, change de sujet. Lors d’une autre séance, elle raconte toute énervée qu’en fait, elle n’a jamais de place: « mon mari squatte la pièce qui était mon bureau. Mon entreprise vient de supprimer les bureaux individuels. Nous sommes maintenant dans un open space et même ma place de parking au sous-sol de l’entreprise vient de m’être supprimée pour travaux. »

Espace personnel au bureau.

Je me risque à revenir alors sur le sujet des parents. Martine répond :

Je n’avais rien à moi. Mes parents à l’époque étaient convaincus que cette terre était une vallée de larmes et qu’il ne fallait rien posséder puisque nous ne sommes que de passage…

Je lui demande en quoi cette attitude des parents la concernait. Elle touche à nouveau son estomac : « Vous voulez un exemple ? Le jour de Noël, mes oncles, mes tantes, mais pas mes parents, nous faisaient des cadeaux et le lendemain, avec ma sœur et ma mère, nous étions obligées d’aller les donner aux pauvres. »

Son émotion était forte : « Vous comprenez maintenant pourquoi je n’ai pas de place ? » En frappant son estomac, elle répétait : « c’est vide là-dedans! C’est vide comme dans ma vie ! »

 

Aimer pleinement son enfant implique d’aimer la vie et de lui transmettre ce goût de vivre

Martine s’en voulait de ne pas avoir réagi enfant, d’avoir accepté l’inacceptable et de ne pas pouvoir réagir non plus aujourd’hui, alors qu’elle est adulte.

Nous retrouvons là, sous une forme bien particulière, ce que nous avons déjà précisé sur le rôle de la mère et du père. Sans aucun doute, les parents de Martine aimaient leurs enfants, mais aucun des deux parents n’aimait la vie, cette vie.

Erich Fromm dirait que Martine et sa sœur ont reçu de leurs parents le lait, les bons soins, mais pas le miel – le goût de la vie, l’envie de vivre.

A l’évidence, pour que Martine trouve sa place, donne plus de sens à sa vie, il était nécessaire que nous l’aidions à guérir de cette béance. Cependant, comme pour chacun d’entre nous, aller directement là où se situe notre manque nous le fait aborder de l’endroit de notre fragilité, ce qui peut engendrer, par rémanence, des souffrances, des résistances au changement.

Nous avons donc choisi pour Martine la solution la plus douce, la plus rapide, qui consiste à retrouver les éléments positifs de son enfance, les contenus vivants du passé, pour l’aider à trouver le goût de vivre et pouvoir donner un sens à sa vie.  

> Découvrez notre article sur les travaux de Viktor Frankl et la logothérapie pour trouver et donner un sens à sa vie…

 

Le rôle essentiel des dons de vie provenant de nos relations

Pendant deux autres séances, nous avons abordé le parcours professionnel de Martine. Je lui ai fait part de mon étonnement : avec un père dans l’impossibilité de donner une direction à sa fille, se refusant lui-même à un avenir autre que dans l’autre monde, comment avait-elle pu gravir les échelons tant professionnels que sociaux ? Elle m’a répondu :

J’ai de la chance. Sur ma route, il y a toujours eu un mentor qui, non seulement, m’a appris mon métier mais en plus, m’a encouragée et m’a fait confiance.

Martine a accepté que nous évoquions chacun de ses mentors, en partant du plus récent et en remontant dans le temps. Effectivement la liste était impressionnante. Il s’agissait toujours d’hommes. Avec un petit sourire, Martine interprète « probablement des substituts du père. » Mais arrivée à l’enfance, plus rien, aucune aide.

Puis vers la fin de la deuxième séance, elle s’agite, ses paroles s’accélèrent :

Le rêve de Martine.

 

Je me souviens du rêve de cette nuit : j’étais avec mon professeur de dessin, il m’embrassait le dessus de la tête. En réalité, je me rendais compte qu’il me bénissait par sa tendresse. […] J’étais très douée en dessin et en peinture. L’année de mes 10 ans, pendant les vacances scolaires de Noël, mon professeur de dessin a rencontré mes parents. Il leur a expliqué qu’il était très fier de mon travail, que j’étais très douée et qu’il tenait à me récompenser en m’offrant une magnifique boîte de gouaches. Au moment de quitter mes parents, il a ajouté : « il faudra que votre fille amène à chaque cours de dessin cette boîte de peinture. » […] Vous savez, sur le dessus de la boîte, il avait pyrogravé mon nom et mon prénom. J’ai mis longtemps, très longtemps à comprendre que j’avais enfin à moi quelque chose qui me ressemblait, quelque chose de ma nature.

 

L’important, c’est ce que je fais de ce que l’on a fait de moi

Dans les séances suivantes, nous avons recensé les émotions et les sensations positives liées au souvenir de son professeur de dessin, ainsi que les fruits provenant de nombreuses expériences de confiance manifestées par ses mentors.

Dès lors, Martine venait en séance pleine de vie avec chaque fois de nouvelles pépites de bonheur : « vous savez, mon mari m’a redonné ma pièce. »

Un autre jour :

Ah oui, j’ai oublié de vous dire, je dessine et je peins à nouveau. Vous vous rendez compte, ça fait 20 ans que je n’avais pas touché un crayon ou un pinceau !

Par la suite, nous avons décidé l’un et l’autre que notre travail était abouti. 3 ans plus tard, j’ai été invité à l’un de ses vernissages, pendant lequel elle m’a expliqué avoir quitté son travail dont elle ne percevait plus le sens pour, désormais, très bien vivre de la vente de ses tableaux et profiter de son temps libre pour aider par le dessin et la peinture des enfants en grande difficulté.

Atelier peinture de Martine.

 

Aimons la vie et ne gardons d’elle que le meilleur

Malgré l’absence de transmission du goût de la vie par ses parents, nous avons aidé Martine à trouver l’amour de la vie en s’appuyant sur ses expériences positives et sur les personnes bienveillantes qui eurent sur elle une influence bénéfique.

Lors de notre dernière rencontre, avec un magnifique sourire, Martine prononça :

Vous voyez, la boucle est bouclée ! Je garde de mes parents le meilleur : la capacité d’aider les plus démunis mais en leur apportant l’amour et ma joie de vivre !

Si vous aussi, grâce à notre programme d’accompagnement, vous souhaitez vous libérer des souffrances du passé, ouvrir des perspectives nouvelles en trouvant les clés de votre développement personnel pour réussir votre vie et dans la vie professionnelle, affective et parentale, remplissez le formulaire ci-dessous pour bénéficier d’une heure de coaching gratuit.

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Alain CURABET

Fondateur du cabinet Ressources et Compétences

Consultant, formateur et coach en Développement Personnel

 

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