L’être humain est avant tout un être de langage. Ce langage exprime son désir inextinguible de rencontrer un autre … et d’établir avec cet autre une communication.
Françoise Dolto
Bonjour à toutes et à tous,
Au fil des articles de ce blog, je me propose d’introduire les notions fondamentales du développement personnel, les bases conceptuelles sans lesquelles il n’y a pas de coaching en développement personnel. Ma réflexion effleure chaque notion ; elle cherche déjà à en donner la curiosité et le goût afin que chacun poursuive plus avant ses lectures.
En examinant la notion d’écoute active, nous verrons combien elle est essentielle dans un coaching en développement personnel, comment elle en est un des piliers. Elle est même la précondition à toute relation d’aide, en particulier la précondition à tout coaching, qu’il s’agisse d’un coaching de vie, d’un coaching en parentalité, d’un coaching en vie de couple ou d’un coaching en évolution de carrière et reconversion professionnelle.
Je proposerai dans cet article une définition de l’écoute active, savoir de quoi l’on parle.
J’évoquerai dans quelles circonstances on peut pratiquer l’écoute active.
Et enfin je parlerai de son intérêt dans le cadre spécifique d’un coaching en développement personnel.
L’homme est un être de langage, de parole, ce qui lui permet de communiquer avec l’autre. Encore faut-il qu’il ne soit pas sourd face à celui qui parle, qui lui parle. Encore faut-il qu’il puisse dépasser la nature différente de l’autre ! Encore faut-il qu’il sache bien prêter l’oreille, la vue, et tous ses autres sens, en bref qu’il sache mobiliser son intelligence entière face à l’autre ! Ainsi, si l’on définit l’homme comme entre autres un être de langage, de parole, cela implique nécessairement l’écoute. L’écoute sert à décoder un langage, un message venant d’un autre en cherchant dans l’idéal à ce que ce message nous soit restitué dans son intégralité et son intégrité.
Face à l’autre qui parle, qui nous parle, nous écoutons. Mais il est quelquefois difficile d’écouter sans déformer le message qui nous est adressé, et même plus, sans manquer totalement l’intention de notre interlocuteur. Parce que l’autre est d’une nature qui nous est en partie étrangère, inconnue, l’écoute est un art délicat et difficile. A ce titre, nous avons tous fait l’expérience un jour ou l’autre de ne pas avoir compris notre interlocuteur, d’en avoir trahi le message même, d’avoir été en deçà de ce qu’il cherchait à nous communiquer. Nous avons également pu souffrir un jour ou l’autre de ce que notre interlocuteur ne nous entendait pas, ne nous comprenait pas du tout. Eh oui ! L’écoute qui vise à nous restituer le plus fidèlement possible un message est un art difficile. C’est pourquoi il est utile dans certaines circonstances de disposer d’outils comme l’écoute active afin de nous guider plus sûrement dans notre relation au monde en évitant de nous égarer dans des interprétations plus ou moins éloignées de l’intention de la personne qui parle.
Evidemment dans notre quotidien, la plupart du temps, nous n’avons pas besoin de pratiquer une écoute aussi exigeante. En revanche, l’écoute active est obligatoire dans toute relation d’aide ou d’accompagnement. Parce qu’être face à l’autre sans trahir son message reste difficile, l’écoute active permet une meilleure écoute. Il s’agit d’une attitude, d’une disposition intérieure nous permettant de nous mettre dans des conditions d’accueil de l’autre, afin de mieux entendre ce qu’il nous dit.
L’écoute parfaite consisterait à recevoir un message, à le garder entièrement sans le modifier, sans le dénaturer, sans l’abîmer. Comme l’explique l’écrivain italien Erri de Luca, Moïse, figure importante du monothéisme, est l’exemple même du réceptacle respectueux et fidèle du message du Dieu de la Bible ; il a en effet la capacité de retenir ce message dans son intégrité, « sans en perdre une goutte », sans avoir besoin de prendre de notes. Mais comme cette écoute parfaite entre les hommes n’est pas déjà là pour beaucoup d’entre nous, il nous faut pratiquer et nous appliquer dans une écoute attentive et concentrée pour recevoir le message de l’autre sans le trahir.
Le terme d’écoute active semble être connu de beaucoup, comme ceux de bienveillance, de résilience, sans pour autant en saisir les enjeux. En tout cas il a été théorisé par le psychologue américain Carl Rogers. Son domaine d’application concerne alors toute relation d’aide (psychologue, thérapeute, coach en développement personnel). Puis l’écoute active a été plus largement récupérée et utilisée comme technique de communication dans des situations où un professionnel a besoin de mieux cerner un collègue, un client (management, marketing…). Chercher à façonner, à formater les esprits, chercher à contrôler l’autre dans un but commercial, électoral, politique…Dans une perspective de relation d’aide respectueuse et positive entre individus, on parle d’une écoute active mais aussi attentive, bienveillante, thérapeutique, ou encore holistique.